Le territoire et la Seine Normande

La Seine prend sa source à Source-Seine, en Côte-d’Or, sur le plateau de Langres. Après avoir traversé 3 régions (Bourgogne-Franche-Comté, Grand-Est et l’Ile-de-France) et Paris, elle poursuit son cours en Normandie jusqu’à la Manche dans laquelle elle se jette entre Honfleur et Le Havre.

La faible pente de la vallée a permis la formation de nombreux méandres au sein du plateau crayeux. Cette faible pente permet également aux marées de se faire sentir jusqu’au barrage de Poses, dans l’Eure.

La Seine Normande compte plusieurs grands affluents comme l’Epte, l’Andelle, l’Eure et la Risle. Elle est caractérisée en amont de Rouen par des berges naturelles et un grand nombre d’îles alors qu’elle n’en compte plus aucune en aval et que son lit dans l’estuaire est très artificialisé. Le lit majeur de la seine est étroit dans la partie Euroise avec moins de 1 km de large dans la boucle des Andelys, alors qu’il peut atteindre plus de 11 km en Seine-Maritime dans la boucle de Brotonne.

Barrage de Poses

Dans l’Eure, on rencontre le barrage de Port-Mort à Notre-Dame-de-la-Garenne, puis 40 km plus en aval, un second, le barrage de Poses. Les 2 jouent un rôle d’écluses et de centrales hydroélectriques.

La vallée de la Seine Normande est également caractérisée par la présence de 2 grandes pôles urbains (Le Havre et Rouen), plusieurs zones industrielles conséquentes liées à un trafic fluvial dense et la présence de 2 ports d’importance nationale.

©​ Vasco COUTURE

Les milieux naturels de la Seine Normande

La Seine et sa vallée alluviale abrite une grande diversité de milieux naturels, qui constituent autant de supports de vie pour de nombreuses espèces animales et végétales.

Ainsi, des forêts alluviales (boisements composés d’arbres qui poussent les pieds dans l’eau), des roselières (végétation de roseaux) ou encore des mégaphorbiaies (végétation de plantes hautes et fleuries) se développent sur les berges de la Seine et sur les îles, notamment à l’amont du territoire.

Certains méandres ou bras morts abritent des tourbières (zones humides dont le sol est constitué de tourbe) sur lesquelles se développent et vivent des espèces animales et végétales très particulières. D’autres sont occupés par des plans d’eau issus de l’extraction de granulats ou des prairies plus ou moins humides bordées d’arbres têtards.

À l’embouchure, on rencontre les marais littoraux avec des zones vaseuses recouvertes à chaque marée (la slikke) et des zones recouvertes de plantes capables de supporter le sel (le schorre). Ces marais constituent un véritable garde-manger pour de nombreux oiseaux.

Le fleuve lui-même abrite une biodiversité importante et constitue le lien entre les différents milieux.

La vallée de la Seine est considérée comme un réservoir de biodiversité unique et sert au déplacement (corridor écologique) pour un grand nombre d’espèces animales et végétales.

Un territoire soumis aux inondations

Les inondations dans la vallée de la Seine font partie de l’histoire du fleuve et les premières crues connues de la Seine datent de l’hiver 358-359 et de janvier 582. La crue de février 1658 est la plus forte crue connue de la Seine, comme en témoigne le repère gravé sur l’église Notre-Dame-du-Parc à Rouen (rive gauche près du parc Grammont).

Au cours des XXème et XXIème siècle, plusieurs inondations importantes ont impacté la vallée de la Seine, dont la célèbre crue de 1910, qualifiée de crue centennale qui a fortement touché l’amont du territoire et le coup de vent de 1999 qui a généré de très fortes hauteurs d’eau dans l’estuaire. En fonction de leur importance, les crues sont qualifiées de trentennales (ex : 1955 et 2001), vingtennales (ex : 2018, 2020) ou de décennales (ex : 1970, 1982, 1988 et 1995).

On confond souvent « crue centennale » et « crue du siècle ». En réalité, une crue centennale est un évènement dont la probabilité de survenue est de 1 sur 100 chaque année. De même une crue décennale a 10% de chance d’arriver chaque année, une vingtennale a 20% de probabilité, etc. Ainsi, il est possible d’être touché par plusieurs crues majeures à quelques mois d’interval.

Cette qualification est basée sur le territoire plus touché par la crue. Une crue peut être biennale à Honfleur, quinquennale à Caudebec, décennale à Duclair et vingtennale à Bardouville (ex : crue de mars 2020). Les débordements du fleuve ne sont pas homogènes d’un bout à l’autre du territoire, ils dépendent de l’origine de l’inondation.

La vallée de la Seine Normande est sujette à 3 types d’inondations, qui peuvent se cumuler :

Les débordements du fleuve : ils sont liés à de fortes précipitations à l’amont du bassin. Ces inondations sont généralement lentes et mettent plusieurs jours à s’évacuer.

Les submersions marines : elles sont causées par les tempêtes et/ou les grandes marées et touchent la partie estuarienne du territoire. Du fait du changement climatique engendrant une élévation du niveau des mers, ce type d’inondation pourrait s’accentuer dans les années à venir.

Les remontées de nappe : elles sont dues à la remontée du toit de la nappe qui atteint la surface du sol et provoque des inondations en plaine. Ces inondations peuvent être longues à se résorber.

En savoir + :

– Le risque inondation : conditions de déclenchement et perspectives, Fascicule 2.6, GIP Seine-Aval, 2010 (https://www.seine-aval.fr/wp-content/uploads/2010/12/2-6-Inondations.pdf)

– Inondations par débordement dans l’estuaire de la Seine, Fiche Thématique, GIP Seine-Aval, 2010 (https://www.seine-aval.fr/wp-content/uploads/2017/01/Inondations.pdf)

– Mémoires en Seine, Communauté d’agglomération Seine Eure (https://memoires.seine-eure.fr/)